Histoire VENDEUVRE
Le fondateur des Etablissements VENDEUVRE.
Jean-Baptiste Léonard PROTTE.
Ce buste a été réalisé par la Sainterie de VENDEUVRE sur Barse.
Ce document a été offert à l'Amicale VENDEUVRE en 2021 par l'arrière-arrière petit fils de Jean-Baptiste PROTTE.
L'HISTOIRE de VENDEUVRE
Faire œuvre de pionnier et suivre ainsi sur sa lancée par progressions successives mais durables, partir du petit atelier artisanal, franchir l’étape de la petite industrie puis de la moyenne et parvenir au stade de la fabrication en grande série, rapprocher la petite forge et la fonderie aux moyens rudimentaires des ateliers puissamment mécanisés et d’une fonderie des plus modernes, ajouter à cela l’anéantissement presque total des moyens de production en 1944 et imaginer l’immense tâche de reconstruction qui s’est imposée.
C’est évoquer VENDEUVRE et résumer en quelque sorte, son histoire.
Celle-ci est caractérisée avant tout par une vitalité qui ne lui a fait défaut à aucun moment de son existence. Dotée d’une organisation sans cesse évolutive qui lui permet de s’adapter sans heurt coûteux ni transformation révolutionnaire aux exigences du présent, VENDEUVRE est toujours capable de se préparer aux dures batailles de l’avenir.
De1837 à 1962, c'est 125 années au service de la Mécanisation Agricole
Depuis 1837, cinq générations d’ingénieurs, de techniciens et d’ouvriers se sont relayées dans une entreprise qui ne manque pas de grandeur. Grâce à la continuité de leurs efforts dans la production de matériels de haute qualité, la marque VENDEUVRE a toujours connu un enviable renom. La plus récente reconversion opérée en 1955 lui a permis de se spécialiser d’une façon complète dans la fabrication des moteurs Diesel et des tracteurs agricoles.
En application d’un programme établi à cette époque, la Société a exploité à fond des possibilités résultant d’un développement continu d’une gamme de moteurs Diesel à refroidissement par air et d’une nouvelle technique. Cette nouvelle étape dont la réalisation est maintenant complètement terminée confirme la possibilité de la Société de produire à toute époque des matériels dont la technique s’inscrit à l’avant garde du progrès.
Quelques uns d’entre nous n’écouteront pas, sans quelque émotion, ce rappel du passé, pas plus qu’ils n’échapperont à cette conviction commune que l’existence de ce passé est le meilleur garant de l’avenir de VENDEUVRE.
La naissance d’une grande firme.
Au début du siècle dernier, Vendeuvre-sur-Barse était une petite bourgade sans importance, et l’on aurait étonné ses habitants en leur disant qu’un jour le nom de leur hameau serait connu dans toutes les parties du monde. L’événement qui amorça ce prodigieux développement eut lieu au printemps de 1837 à l’époque où selon la tradition tous les hommes valides du pays se préparaient à reprendre leur dur métier de bûcheron dans les forêts qui entouraient le pays.
Monsieur PROTTE, artisan mécanicien de VENDEUVRE déjà préoccupé de la mécanisation des travaux agricoles, décida de créer un véritable atelier de fabrication en profitant de l’existence d’un moulin hydraulique installé sur une dérivation de la rivière. Le problème du battage de céréales était alors d’actualité. Utilisant le bois qu’on trouvait facilement dans la région, il organisa une fabrication de machines à battre qui devait éviter le fatigant et fastidieux travail du fléau.
Les premières machines
D’abord connue sous le nom des Établissements PROTTE, et très vite sous la raison sociale maintenant plus que centenaire d’ ÉTABLISSEMENTS DE CONSTRUCTIONS MÉCANIQUES DE VENDEUVRE la production augmenta rapidement. Sous l’Empire, en 1863, on créa la première machine à vapeur destinée à remplacer les manèges de chevaux et, plus tard, la célèbre tripoteuse dans laquelle un cheval attelé à la machine se déplaçait sur un plan incliné, pour la faire mouvoir.
Ces machines furent un succès, primées pour la première fois à l’Exposition Universelle de 1867, elles recueillirent en 35 années 16 Grands Prix, 39 médailles d’or et 145 médailles de bronze et diplômes d’honneur.
Au premier modèle de locomobile chauffé au bois dans lequel la pression de la vapeur atteignait seulement 1.8kg, succédèrent des modèles de plus en plus perfectionnés. Montées d’une manière particulièrement originale sur de puissants ressorts; ces machines à vapeur étaient réputées, auprès de la clientèle paysanne, pour être presque inusables. On pouvait sans crainte les déplacer attelées derrière des chevaux à travers les chemins cahoteux et extrêmement difficiles de l'époque, sans crainte de dégâts de mécanisme. Parallèlement, les batteuses se perfectionnaient de façon à obtenir un triage de grain de plus en plus propre. C’était l’époque où le pain était le premier élément de la nourriture des Français et où les artisans boulangers mettaient leur point d’honneur à fournir une matière absolument blanche.
1889 La consécration du succès
Pour l’Exposition Universelle de 1889, on créa un modèle de scierie ambulante, pouvant se transporter sur les lieux d’abattage. Ce système fut une nouvelle révélation qui attira une nouvelle clientèle. Mus par les célèbres locomobiles VENDEUVRE, les matériels de scierie se répandirent rapidement dans l’est de la France et furent à l’origine d’une nouvelle moisson de décorations et de récompenses. A l’exposition de 1900, la firme vieille à cette époque de 63 années était en plein essor et s’était préparée à un avenir exceptionnel.
LA FOIRE DE PARIS 1905
Il faudrait des pages entières pour décrire ce que furent les années 1900 à 1914 pour la Société, à cette époque en plein développement. L’apparition du moteur à gaz, suivi des moteurs à pétrole et à essence, permit de nouvelles fabrications.
VENDEUVRE entreprit à cette époque une campagne systématique pour la petite batteuse individuelle. Dans l’esprit de ses promoteurs cette batteuse devait permettre aux cultivateurs d’assurer eux-mêmes pendant l’hiver, avec leurs propres moyens, le battage de leur récolte. Mue par un des nouveaux moteurs à pétrole, la petite batteuse prit place dans les exploitations familiales de l’est et du centre de la France et l’on peut dénombrer de nombreux villages équipés de ces matériels.
Bien entendu, le moteur ne resta pas inactif le reste de l’année. Sans attendre les grands travaux d’électrification, les agriculteurs eurent ainsi à leur portée une force motrice économique et robuste. La première présentation de ces machines eut lieu en 1905 dans les halls du Grand Palais où la Foire de Paris
1914 La première guerre mondiale
La grande tourmente s’abattit sur la France en 1914, VENDEUVRE eut la chance d’être protégée de l’invasion et très rapidement les ateliers purent être remis en route. Durant quatre années les fabrications agricoles furent abandonnées et tout le matériel transformé pour l’usinage des obus. Habitué aux rigueurs de la mécanique, le personnel se plia très vite aux impératifs de la nouvelle production. Tout le potentiel de cette Société fut mis au service de cette activité.
Dès la fin de la guerre les machines-outils reprirent leur travail pacifique. Des semoirs, des batteuses, des presses, sortirent en quantité de l’usine centenaire, dont nous désirons avant tout faire connaître le passé glorieux.
1920 L'usine d'Orléans (Saint-Jean-de-la-Ruelle) dans le Loiret
Extrait d'une revue de la ville de Saint-Jean-de-la-Ruelle (Loiret).
"regards sur son passé (en 1983)"
Après la Première Guerre mondiale, quelques établissements industriels plus importants s'implantent à Saint-Jean-de-la-Ruelle aux portes Ouest d'ORLÉANS.
- En 1920, sur l'emplacement actuel de l'usine CEPEM (Thermor Brandt) s'installe l'usine VENDEUVRE, spécialisée dans la construction de machines agricoles, entre autres les presses, les semoirs et les épandeurs d'engrais, elle emploie une cinquantaine d'ouvriers. Outre les ateliers d'usinage et de montage, une scierie débitait le bois nécessaire pour ces matériels. À la fermeture de l'usine en 1955, l'effectif comptait 180 ouvriers.
Rachat des Ets NAUDIN de VILLENEUVE la GUYARD dans l'Yonne
Pour compléter et enrichir la gamme des semoirs et des distributeurs d'engrais.
Les Éts de VENDEUVRE reprennent un petit constructeur de l'Yonne les Éts NAUDIN au nord du département limitrophe de la Seine et Marne et du Loiret qui possèdent un savoir-faire dans ce type de matériels avec la nouvelle distribution à cannelures à fond mobile à ressort pour vider facilement le semoir et pour éliminer les corps durs qui pourraient se trouver dans la semence. Quelques années plus tard, les constructions NAUDIN sont transférés à l'usine d'Orléans Saint Jean-de-la-Ruelle.